en français: Abolir la peine de mort

Abolir la peine de mort
Justice pour Mumia Abu Jamal
Justice pour les prisonniers en Iraq et à Guantanamo
2 février 2007

Plus de 3000 prisonniers sont dans les couloirs de la mort en Amérique, attendant le jour où ils seront électrocutés ou empoisonnés par injection mortelle. Mumia Abu Jamal est peut-être le plus connu d’entre eux. Comme les prisonniers de Guantanamo et d’Abu Ghraib, il n’a jamais été jugé de façon équitable. Certes - et contrairement aux malheureux qui languissent dans ces geôles barbares (dont le seul tort est pour la plupart de s’être trouvés au mauvais endroit au mauvais moment) -, Mumia a eu un procès. Mais les témoins ont retourné leurs vestes sous la pression de la police (il est déclaré coupable du meurtre d’un policier, bien que sa culpabilité n’ait pas été prouvée), le juge n’était pas impartial, et l’avocat qu’on lui a assigné d’office n’a pas été à la hauteur, ce qui est souvent le cas des afro-américains comme lui. Il a donc été condamné à mort. Son histoire ressemble aux histoires de plusieurs autres personnes incarcérés dans les couloirs de la mort, dont plusieurs ont été exécuté, les témoignages contre eux s’étant révélés faux après leur exécution.

Voilà 25 ans que Mumia Abu Jamal croupit derrière les barreaux à Philadelphie et que le monde entier est interpellé par ses articles, livres et essais radiodiffusés où il parle avec passion de ce qui se passe dans les couloirs de la mort, des conditions inhumaines des prisons, du racisme, des horreurs de la guerre en Irak, de la régression des libertés en Amérique. Des milliers de personnes dans tous les pays se sont mobilisées pour demander sa remise en liberté, un procès convenable, la commutation de sa condamnation à mort, l’abolition de la peine de mort.

Parmi les quelque vingt-cinq villes de par le monde qui ont rendu hommage à sa résistance sans faille contre l’injustice, Paris a décerné le titre de Citoyen d’honneur à Mumia et à Saint-Denis une rue de la ville porte son nom. Parce que ces marques de reconnaissance stigmatisent un système judiciaire capable de maintenir 3 000 personnes dans les couloirs de la mort, une armée d’avocats, de policiers et d’élus de Philadelphie ont déclaré Paris coupable d’ « apologie du crime » et ont exigé (en vain) que les marques d’honneur décernées à Mumia soient nulles et non avenues.

Nous, Américains contre la guerre (AAW) France, remercions la France d’avoir aboli la peine de mort et saluons les villes de Paris et de Saint-Denis d’avoir agi en vertu de principes justes. AAW appelle tous ceux qui sont concernés par les droits des prisonniers :

- d’écrire aux élus des pays où sévit encore la peine de mort pour demander l’abolition de celle-ci
- d’écrire aux représentants du Congrès des Etats-Unis pour exiger l’annulation de l’Acte des commissions militaires qui légalise la torture, fait fi de l’Habeas Corpus et d’autres droits fondamentaux
- d’écrire au maire de la ville de Philadelphie pour que Mumia bénéficie d’un procès équitable
- d’écrire à Bertrand Delanoë, maire de Paris, et à Didier Paillard, maire de Saint-Denis, pour les remercier de s’être joints à la défense de Mumia Abu Jamal.


Americans Against the War (AAW) France
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